Poésie et peinture en chine et en occident - Inspirations croisées

LI Xiaohong ; NEDELEC Claudine

Études réunies et éditées par Li Xiaohong et Claudine Nédelec Ut pictura poesis... Le poète latin Horace (Ier av. J.-C.) serati sans doute fort étonné de l'extraordinaire fortune de sa formule dans l'espace européen. Mais, au-delà d'un concept propre à une culture donnée, il y a peut-être quelque chose d'anthropologique dans cette intuition d'une "parenté native et originelle entre deux arts qu'Horace nommait "soeur"" (A. Génetiot). En effet, sans qu'on puisse soupçonner un quelconque transfert culturel, on la retrouve très tôt dans l'espace chinois : les Élégies du Chu (IV"-IIIe av. J.C.) sont le premier écrit poétique qui met en rapport la poésie et la peinture ; on peut aussi citer Guo Xi (XIe) : "La poésie est une peinture sans forme, et la peinture est une poésie avec forme". De part et d'autre, ces formules, reprises à l'infini, tendent soit vers la comparatison/confrontation/hiérarchisation (le paragone des arts), soit vers la synthèse/symbiose (les Beaux-Arts réduits à un même principe). Chaque culture à décliné ce lien à sa façon, selon ses propres évolutions, ses modes de pensée, ses conceptions esthétiques et cosmologiques, qui renvoient à des perceptions différentes des rapports entre l'art et le mondne, plutôt organiques ici, analytiques là, ainsi qu'en fonction de pratiques artistiques particulières, notamment, pour la Chine, en ce qui concerne le rapport entre peinture/poésie et idéogrammes. Les études de cas de ce volume envisagent d'abord séparément les liens établis par les artistes entre poésie et peinture dans les deux espaces - oriental et occidental - et ce sur la longue durée, puis en analysent quelques manifestations dans des interactions rendues actives à l'époque moderne par l'universalisation des culutres et des arts.